mardi 7 février 2017

La Biogéochimie à bord !

Et si le phytoplancton (algues microscopiques) en Antarctique contribuait à réduire le CO2 dans l’atmosphère, principal facteur du changement climatique global ?

Premier maillon trophique des écosystèmes marins, ces petits organismes vivants capte de la lumière, des nutriments et du carbone qui seront ensuite transformés en matière organique dissoute ou particulaire dans l’océan. Au cours de la campagne, les biogéochimistes tentent de recueillir de nouvelles données sur la productivité (en bref, l’activité du phytoplancton) en mer de Weddell, une des régions de l’océan austral la moins connue. Les observations réalisées permettront notamment de raconter l’histoire du CO2, qui rejeté dans l’atmosphère, pourrait se retrouver aujourd’hui dans les abysses de la mer de Weddell grâce au phytoplancton capable de piéger des quantités incroyables de CO2 dans l’océan.

Le laboratoire des biogéochimistes
A travers différentes analyses, les biogéochimistes tentent ainsi d’obtenir des informations sur l’abondance du phytoplancton, les différentes espèces qui le composent et leur rôle dans la séquestration du carbone dans l’atmosphère. La mer de Weddell, couverte par la banquise de façon saisonnière, serait une des régions les plus riche et productive de l’océan global et abriterait également des groupes, des familles voire des espèces d’algues microscopiques encore non identifiés.

Diana
Grace à la CTD/Rosette et au filet à plancton, l’eau prélevée à différentes profondeurs est filtrée pour déterminer les différents pigments chlorophylliens fabriqués par le phytoplancton, les groupes et espèces de phytoplancton et leur abondance. Pour cela, les chercheurs utilisent différents moyens comme la microscopie optique classique, la génétique, la filtration des organismes fabriquant des coquilles en calcaire ou silice ou encore la microscopie électronique à balayage.

CTD/rosette
Au cours de cette campagne, de nombreuses questions sont à élucider :
(i) Comment ces algues minuscules vivent en présence de la banquise et d’une luminosité estivale proche de 24 heures par jour ?
(ii) Quelle est l’étendue de cette forêt constituée par ces algues microscopiques de la surface jusqu’à 60-100 m de profondeur ?

L’équipe de chercheurs biogéochimistes à déjà observer des pics d’abondance importants, avec des valeurs 20 à 30 fois plus fortes que dans les eaux tempérées de l’océan Atlantique ou de la mer Méditerranée.

Vincent
Un autre objectif pour cette équipe est de déterminer les variations dans l’eau du CO2 et du pH en mer de Weddell afin d’évaluer l’acidification des eaux de cette région. Le challenge est de mesurer le pH en surface chaque minute et déterminer également comment il varie entre l’eau éclairée de surface et l’eau profonde de la mer de Weddell, connectée avec les trois grands océans, Atlantique, Pacifique et Indien.

Maria
Pour suivre le phytoplancton, mesurer le CO2 et l’oxygène dans l’océan et observer pour la première fois avec des mesures directes en temps réel le taux d’acidification en mer de Weddell, l’équipe a bord est composée de trois biogéochimistes qui se relaient jour et nuit durant la campagne : Diana Ruiz Pino Enseignant et Chercheur à l’Université de Paris VI (UPMC) au laboratoire le LOCEAN, spécialiste du CO2, de la pompe biologique à carbone et une habituée de régions polaires ; Vincent Thaillandier Ingénieur de recherche au LOV-UPMC (Villefranche-sur-Mer), l’homme à tout faire, spécialiste de capteurs autonomes les plus modernes permettant la mesure de paramètres non seulement biogéochimiques (pH, pCO2 et phytoplancton) mais aussi physiques (température, salinité…) et Maria Gellato de la Universidad de las Palmas de Gran Canaria (Espagne), experte océanographe chimiste capable de mesurer jusqu’aux plus infimes concentrations d’oxygène.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire