samedi 4 mars 2017

Des flotteurs sous la banquise !

Les mouillages que nous déployons, et laissons derrière nous, nous apportent des informations uniques et précieuses sur l’océan en hiver, sous la glace. Cependant, ces mouillages ont un certain nombre de limites : ils ne vont pas directement sous la surface de la glace en raison du risque des icebergs qui pourraient les casser ; nous sommes obligés de les rechercher quelques années après, avec un risque qu’ils soient endommagés quand on revient ou qu’on ne les retrouve pas (l’océan est grand !), ou encore qu’ils soient recouverts de glace. Finalement, ils enregistrent des mesures à l’endroit précis où nous les avons ancrés, mais ils ne nous apprennent rien sur les régions autour. C’est pour ces raisons que nous avons prévu des moyens d’observations supplémentaires nous permettant de combler les lacunes des mouillages, comme par exemple les "flotteurs" ou encore les données océanographiques issues des capteurs déployés sur les phoques.

Antonio et Jean-Baptiste préparent les flotteurs

Ces flotteurs sont des petits robots en forme de tube jaune de 1.5 m de long, qui plongent sous la surface de l’océan, se laissent dériver par les courants, puis remontent en surface en mesurant les caractéristiques de l’océan sur toute sa profondeur. Les données nous sont ensuite directement transmises par téléphone satellite quand le robot atteint la surface de l’eau. Si une couche de glace recouvre l’océan, le robot la détecte et redescend sous l’eau en enregistrant les données pour un futur coup de fil satellite, quand il trouvera un trou d’eau. Une fois sous l’eau, le robot ne peut pas se localiser, car le signal des satellites GPS ne traverse pas la surface de l’eau.



 
 

Afin de connaître la trajectoire des robots, et d’ainsi étudier les courants dans lesquels les robots dérivent, nous positionnons les robots par ondes sonores. Nous avons positionné des « sources sonores » sous l’eau, qui sont des sortes de grosses cloches qui sonnent une fois par jour à une heure très précise. Quand le robot entend la cloche, il enregistre l’heure à laquelle il l’entend, et les horloges sont si précises, que nous pouvons en déduire très précisément le temps qu’a mis le son de la cloche à parcourir la distance entre la source sonore et le robot, et ainsi savoir à quelle distance est le robot. Nous avons déployé sept de ces robots et les données de courants s’avèrent extrêmement intéressantes pour nos recherches !


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